mardi, septembre 05, 2006

Caligynéphile

Le silence du matin assaille mes oreilles
Et l'inanité desséchée du grand lit au réveil
Qui naguère froissait le tissus blanc d'ébats
Me poignarde le ventre, m'érafle, me noie.

Seul survivant du champs de battaile stérile,
Je cueille les fleurs de sperme jetées des nubiles,
Reniflant les effluves de leurs suçoirs déserteurs
Jusqu'à me relâcher, atone, au délice saboteur.

Horticulteur fantaisiste des champs oniriques,
J'abreuve les dryades de désirs concentriques ;
Mes larmes arosent leurs doux vagins végétaux
Qui tissent leurs lianes sur mon coeur en lambeaux.

Prisonier du désir d'éjaculer au visage
Des filles d'Ève et des amantes beaucoup moins sages,
Je mutile et balafre l'amour teinté d'innocence
Qui lui sait circonscrire la sordide concupiscence.